C'est lors d'un trop court séjour à Aix-en-Provence début juillet que j'ai eu l'occasion de ramener un peu plu d'un kilo de mirabelles. Une partie a été mangée telle quelle, mais au fur et à mesure des jours qui ont suivi, j'ai bien vu qu'il fallait les utiliser autrement, et vite! Depuis le temps que je voulais m'essayer à l'art de la conservation, j'optai pour une confiture.
Il y a une longue tradition de confitures dans ma lignée paternelle, mais n'ayant pas un jardin à moi, je n'ai que rarement de très grosses quantités de fruits, du moins assez pour avoir besoin de faire des conserves. Comme les mirabelles coûtent en plus très cher et je n'en achète jamais, le bonheur n'en fut que multiplié.
Il y a quelques années de ça, je recopiai sur une feuille volante ces secrets de grand-mère, tout ce qu'il faut savoir pour non seulement réussir sa confiture, mais en apprécier toutes les étapes. Ces secrets n'ont en fait rien de ce que je laisse entendre puisque mes grand-parents enseignants puisaient leur savoir dans les livres et ici, en l'occurence, un livre jauni et déchiré de la bonne ménagère, une bible, une valeur sûre.
Il y est question de grand lissé, de perlé, de grand perlé, de petit boulé, de soufflé, de grand soufflé et enfin des cassé et grand cassé. Il s'agit en fait des différents stades d'un sirop, ou comment les reconnaître sans termomètre sophistiqué.
S'ensuit une recette générique de gelée de groseille et une autre de confiture de fraises entières.
Petite, je n'aimais pas du tout la confiture, seulement la gelée. Les morceaux me dégoûtaient et il parait que mon grand-père faisait même des gelées de fraises et de framboises rien que pour moi. Enfant gâtée, je vous dis! Autant vous dire que les fruits confits ne sont pas vraiment mon truc non plus.
Vous pourrez avoir raison si vous me dites que c'est dommage de ne pas avoir laissé mes mirabelles entières, mais pour une fois, c'est moi qui décide exactement de ce que contiendront mes petits pots. Je décidai de faire une gelée et optai pour la recette simplicime du Larousse des Confitures, le jus de pomme en moins, tout simplement parce que je n'en avais pas. J'ai eu peur que la pomme soit nécessaire à la gélification, mais non. J'ai même pu tester l'efficacité du test de l'assiette froide, et vraiment, ça marche!
La recette pour environ 6 pots de confiture:
❧ 1,2 kg de mirabelles, soit 1 kg net
❧ le même poids de sucre que de jus obtenu (soit si je me rappelle bien environ 700 g pour moi)
❧ le jus d'un petit citron
Déroulement:
❧ Rincer les fruits et les mettre entiers dans une casserole. Couvrir d'eau. Porter à ébullition et faire cuire une vingtaine de minutes à feu doux. Les miens ont éclaté très vite, mais au besoin appuyer légèrement avec une écumoire pour les faire s'éclater.
❧ Verser le tout dans un tamis et laisser le jus s'écouler dans un récipient trois à quatre heures. Peser le jus de mirabelles et préparer le sucre.
❧ Verser les jus de mirabelle, de citron et le sucre dans une bassine à confiture, ou, à défaut, dans une grande casserole à fond épais, et porter doucement à ébullition en remuant pour faire se dissoudre le sucre. Écumer et laisser cuire à feu vif une dizaine de minutes jusqu'au point de gélification.
❧ Vérifier la cuisson avec une assiette froide ou un thermomètre à sucre et retirer du feu. Mettre en pots et laisser refroidir à l'envers.
La méthode de l'assiette froide:
J'ai constaté que c'était une technique très répandue sur le web, mais c'est du génie! Je dois le partager avec ceux qui ne connaîtraient pas! Il suffit de mettre une assiette (deux, même, pour les débutants comme moi) au réfrigérateur. Pour vérifier la cuisson de la gelée, il suffit d'en déposer une goutte sur l'assiette. Si ça reste liquide, c'est que c'est trop tôt, si ça prend, c'est que c'est bon. Il n'y a pas de risque de sur-cuisson, sauf que le goût du fruit va s'atténuer si on laisse trop longtemps.